Makther La culture

À Mactaris, actuelle Makthar, on se promène dans de véritables rues dallées au milieu de maisons et des temples. Même si les ruines romaines de Makthar n’offrent pas de monuments sublimes comme le Capitole de Dougga, les Temples de Sbeitla ou le Colisée d’El Djem les archéologues ont dégagé quantité de monuments importants et encore très bien conservés. Makthar fut, à l’origine, une forteresse des rois Numides pour se défendre contre les incursions nomades. La ville se peupla, par la suite, de Phéniciens chassés de l’ancien territoire carthaginois. En s’intégrant à l’empire romain, Makthar fut élevée, en 180, au rang de colonie. La décadence de la ville qui dura du 3ème au 9ème siècle connut quelques périodes prospères lors de la reconquête byzantine sur les Vandales.
En suivant le chemin tout juste derrière le musée, on découvre tour à tour l’amphithéâtre bien conservé, puis le forum construit au 2ème siècle avec l’arc de triomphe de Trajan qui lui servait d’accès. Il fut élevé en 116 après J.-C. à la gloire de l’empereur romain qui avait proclamé Makthar municipe. De forme rectangulaire, le forum dont le dallage est encore intact est entouré de portiques. Une tour carrée qui lui a été accolée l’a transformé en fort byzantin. En arrière la basilique d’Hildeguns, construite au 5ème siècle renferme des tombes byzantines. Plus loin se trouvent les Grands thermes, construits peu avant 200, dont la bonne conservation permet de distinguer le palestre et leur frigidarium pavé de mosaïque. Autre monument important est la Schola des Juvenes, siège de l’Association des jeunes gens de Mactaris et où était prélevé un impôt en grain, l’anone. Leur activité est attestée depuis 88 après J.-C.. C’était aussi un centre de diffusion de la culture classique. Autour d’une Palestre entourée de portiques sont disposées différentes salles : une pièce à abside - l’Ephebium – qui servait de chapelle, une grande salle de forme basilicale réservée aux réunions et d’autres pièces destinées au rangement des équipements sportifs.
Non loin de ces vestiges, un temple précédé de sept marches, sans doute dédié à Bacchus qui était avec Apollon un des protecteurs de la cité, comporte deux cryptes superposées. La plus basse taillée dans le roc remonte à l’époque punique.